Marine Persillet
Etude des altérations des cycles éveil/sommeil dans des modèles de la maladie de Parkinson et de l’atrophie multisystématisée
mars 2021 Directeur(s) de thèse : Erwan Bézard Résumé de thèseLa maladie de Parkinson (MP) et l’atrophie multisystématisée (AMS) sont des synucléinopathies caractérisées par la perte des neurones dopaminergiques (DA) dans la substance noire pars compacta (SNc) et par la présence d’inclusions cytoplasmiques, appelés corps de Lewy (LB) et inclusions cytoplasmiques gliales (GCI) respectivement et constitués notamment d’alpha-synucléine (a-syn) mal conformée. En plus des troubles moteurs, les patients MP et AMS présentent de nombreux symptômes non-moteurs dont les altérations des cycles éveil/sommeil qui peuvent apparaitre de manière précoce et qui sont même considérées comme prédictifs du développement de synucléinopathies. Le but de ma thèse est donc d’étudier le possible lien entre la progression de la neurodégénérescence, la progression de la pathologie liée à l’a-syn et l’apparition d’altérations des cycles éveil/sommeil.
Dans un premier temps, comme la perte des neurones DA est une caractéristique des synucleinopathies nous avons étudié l’impact d’une déplétion en dopamine sur le sommeil. Cette étude tend à montrer que la dopamine aurait un rôle dans la maintenance des phases d’éveil.
Nous avons ensuite utilisé un modèle murin de la MP qui consiste en l’injection intracérébrale de fractions LB contenant de l’a-syn pathologique pour étudier de possibles altérations des cycles éveil/sommeil. Quelques mois après l’injection de ces fractions, plusieurs paramètres du sommeil apparaissent altérés dont le temps total passé éveillé ou endormi. Ce modèle parait donc adéquat pour l’étude ultérieure de l’impact des altérations du cycle éveil/sommeil sur le développement de la pathologie. En revanche, aucune altération n’est observée dans le modèle AMS étudié, à savoir les souris PLP-syn. D’autres études vont donc être nécessaires sur d’autres modèles de la maladie.
Enfin, comme le sommeil a un rôle connu dans l’élimination protéique, nous avons étudié son impact sur la pathologie liée à l’a-syn.
Le travail réalisé est particulièrement pertinent car comprendre si les altérations des cycles éveil/sommeil peuvent servir au niveau expérimental de marqueur de la progression de la pathologie pourrait permettre une détection précoce et amener à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour ralentir sa progression.
Jury
– Pierre-Hervé LUPPI – Directeur de recherche, CNRS
– Véronique FABRE – Chargée de recherche, INSERM
– Ana MARQUES – Praticien hospitalier, CHU de Clermont-Ferrand
– Agnès NADJAR – Professeure des Universités, Université de Bordeaux
– Erwan BEZARD – Directeur de recherche, INSERM