Percée majeure dans le traitement de la maladie de Parkinson : une neuroprothèse permet de restaurer la marche
Des neuroscientifiques de l’Inserm, du CNRS et de l’université de Bordeaux en France, dont Erwan Bezard, avec des chercheurs et neurochirurgiens suisses (EPFL/CHUV/UNIL) ont conçu et testé une « neuroprothèse » destinée à corriger les troubles de la marche associés à la maladie de Parkinson. Dans une étude publiée dans Nature Medicine, les scientifiques détaillent le processus de développement de la neuroprothèse qui a finalement permis de traiter un premier patient atteint de la maladie de Parkinson, lui permettant de marcher avec fluidité, confiance et sans chute.
Résumé
Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à un stade avancé souffrent souvent de déficits locomoteurs débilitants qui résistent aux thérapies actuellement disponibles. Pour atténuer ces déficits, nous avons mis au point une neuroprothèse fonctionnant en boucle fermée qui cible les zones d’entrée de la racine dorsale innervant les segments lombosacrés afin de reproduire l’activation spatiotemporelle naturelle de la moelle épinière lombosacrée pendant la marche. Nous avons d’abord développé cette neuroprothèse dans un modèle de primate non humain qui reproduit les déficits locomoteurs dus à la maladie de Parkinson. Cette neuroprothèse a non seulement permis d’atténuer les déficits locomoteurs, mais aussi de rétablir la capacité de marcher dans ce modèle. Nous avons ensuite implanté la neuroprothèse chez un homme de 62 ans, atteint de la maladie de Parkinson depuis 30 ans, qui présentait de graves troubles de la marche et des chutes fréquentes, réfractaires aux thérapies actuellement disponibles. Nous avons constaté que la neuroprothèse interagissait en synergie avec la stimulation cérébrale profonde du noyau sous-thalamique et les thérapies dopaminergiques de remplacement pour atténuer l’asymétrie et favoriser des pas plus longs, améliorer l’équilibre et réduire le gel de la marche. Cette neuroprothèse ouvre de nouvelles perspectives pour réduire la gravité des déficits locomoteurs chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Retrouvez la publication complète : https://www.nature.com/articles/s41591-023-02584-1