Journée Internationale des Femmes et des Filles de Sciences
Dans le cadre professionnel, les questions de la parité Hommes / Femmes et du plafond de verre sont plus que jamais au cœur des problématiques entrepreneuriales.
Le monde de la science n’est pas épargné puisque pour les femmes, c’est un véritable parcours du combattant qui s’ouvre à elles pour accéder à des postes académiques.
Comme le prouve ce test imaginé par Harvard sur les biais liés aux genres, les stéréotypes ont la peau dure car dans les représentations collectives et sociétales, ce sont principalement les hommes qui sont associés à la carrière (et à la position de leader) tandis que les femmes restent associées à ce qui touche à la sphère familiale.
A la manière d’un jeu de quilles, les répercussions professionnelles des femmes scientifiques sont flagrantes et peuvent même être quelques peu décourageantes. En effet, dès le départ, les publications des femmes sont globalement moins mises en avant que celles des hommes, ce qui engendre un manque de visibilité, donc par conséquent moins d’invitations à des conférences pour exposer leurs recherches, moins de récompenses et de valorisation de leurs travaux… et ainsi de suite !
C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place à l’échelle de Bordeaux Neurocampus un comité parité afin de remédier à cette situation. Parmi les actions proactives, nous avons décerné aujourd’hui, le 09/02/2024, pour la première fois le prix Marian Diamond à l’occasion de la journée internationale des femmes en sciences. Le récipiendaire est Enrica Montalban (NutriNeuro).
L’IMN en quelques chiffres :
A l’IMN, nous pouvons constater une légère hausse du nombre de postes à responsabilité occupés par des femmes en 2023/2024 par rapport à l’année 2022 :
- Là où en 2023, aucune équipe n’avait à sa tête une femme, en 2024, 2 équipes sur 13 sont codirigée par une femme : Francesca De Giorgi-Ichas et Amélie Aussel,
- Aujourd’hui, parmi les chargés de recherches, 30% sont des femmes, contre seulement 19% en 2022,
- Enfin, une grande majorité des doctorants et post-doctorants sont des femmes (respectivement 59% et 77%).
De fait, en début de parcours scientifique (doctorat et post-doctorat), nous pouvons constater que les femmes sont largement représentées jusqu’à ce que la tendance s’inverse et que la grande majorité des postes plus haut gradés soient occupés par des hommes.
Du fait des automatismes sociétaux et des difficultés cités plus haut, peu d’entre elles atteignent les postes à responsabilités que sont les postes de professeur.es des universités et des directeurs.trices de recherche.
D’après le rapport d’enquête du Comité Parité du Neurocampus sur les inégalités de genre, plusieurs explications complémentaires pourraient expliquer cela :
- Les financements sont majoritairement attribués aux hommes,
- En début de carrière, le déséquilibre vie pro/privée et la parentalité sont plus préjudiciables aux femmes
- 47% des femmes se sentent discriminées en raison de leur genre
- 23% des femmes ont vécu des violences fondées sur le genre sur leur lieu de travail actuel
Ces chiffres, propres à l’IMN, sont similaires à ceux que l’on peut trouver à l’échelle nationale : dans le secteur scientifique, les femmes représentent seulement 33% du personnel de recherche et 29% des chercheurs.
Pourtant, plus de mixité est bénéfique pour une meilleure visibilité, une meilleure ouverture d’esprit, et pour plus de créativité !